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APERÇU DE LA PSYCHANALYSE ' I7

le traitement ne supprime que le refoulement du second degré (de la conscience à l'inconscient), pour laisser subsister le refoulement du premier degré (de l'acte à la tendance) dont le moi, fût-il aft'aibli, reste capable.

La psychanalyse, traitement, use de la psychanalyse, méthode de recherche. Le malade est appelé à prendre conscience progressivement de l'origine et de la signification de ses symptômes. Il assiste, il participe à l'enquête dont son moi est l'objet. Il est guéri, quand la tendance coupa- ble est venue tout entière se déployer sous la lumière de la conscience. Il est guéri quand il sait.

Ce qu'il y a là-dedans de socratique et aussi de stoïcien (vertu curative de la définition, traitement des fantômes inté- rieurs) n'est pas pour déplaire. La psychanalyse reprend de vieilles traditions de sagesse. L'expérience millénaire de la •confession chrétienne et de son pouvoir de purgation psychique y ajoute encore de l'autorité.

Que cette thérapeutique puisse obtenir des succès déci- sifs et durables, tout ce que nous savons de la vie de l'es- prit nous incline à l'admettre. Mais les échecs, les succès précaires ne sont-ils pas plus nombreux ? C'est une ques- tion de statistique, plus facile à poser qu'à résoudre. La constitution névropathique, quand elle est bien établie chez un individu, ne se rit-elle pas de ce traitement qui reste en somme local et circonstanciel ? Ne produit-elle pas, avec une déplorable fécondité, des pousses toujours nouvelles de symptômes ? Voilà ce que je n'ai aucune qualité pour trancher, mais que nos spécialistes feront bien de débattre avec honnêteté d'esprit, sous peine de rester de vingt ans en arrière sur leurs confrères d'Europe.

��La psychanalyse, théorie psychologique générale, a des ambitions trop vastes pour que nous songions même à les exposer dans les limites de. cet article. C'est d'ailleurs là <que commencent les aventures. C'est là aussi que les

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