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I

��cÊSAiRE 577

Césaire, le prenant par la manche. — Il n'en prononce jamais ... un autre ?

Lazare. — Est-ce que je sais ?

CÉSAIRE. — Et quand il dort... il ne dit rien ?

Lazare. — Tu n'as pas fini ?

Césaire, violenmient. — Réponds quand je te ques- tionne !

{Lazare semble intimide. Césaire reprend, plus calme :)

Lorsqu'il rêvasse, as-tu remarqué s'il battait des cils, comme un homme qui regarde ceci, cela, les mouches qui volent, ou bien a-t-il le regard fixe comme celui qui ne peut pas détacher son esprit d'une pensée unique.

(LaTjire, tout à fait mal à l'aise, arrache sa manche de la main de Césaire qui la tient toujours. Il s'écarte, Césaire lève les épaules, puis, feignant l'indifférence :)

Qu'est-ce qu'il bricole à ne pas rentrer ? Lazare, comme heureux de s'échapper. — Je vais voir... Césaire. — Reste ici !

Lazare, blessé. — C'était pour te rendre service. Césaire regarde autour de lui, hésite : Après tout... (Regardant la porte) Où accoste-t-il ?

Lazare, de mauvaise humeur. — Près d'une rangée de pieux... Il fait trop nuit... Tu ne pourras pas voir...

(Césaire a ouvert la porte ; il écoute puis, sans rien dire, il s'avance prudemment comme un homme myope ou mal assuré sur ses jambes. Lorsque Lazare est seul, il semble reprendre possession de lui-même.)

Encore un qui veut tout gouverner ; mais ça ne prend pas avec Lazare.

(Il retourne jeter un coup d'œil sur la soupe, puis il ouvre un buffet, fouille sous des hardes, en retire une flûte qu'il essaie ; mécontent, il en prend une autre, puis, aussi bas qu'il peut, s'interrompant sans cesse pour écouter, il joue le même air qu'au commencement. On entend la voix de Benoit : o. Hé ! » La:[are sursaute, cache sa flûte et court à la porte.)

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