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470 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

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��CHEZ NOUS, par Joseph de Pesquidoux (Pion).

Les Propos Rustiques restent en somme un traité des mœurs villageoises. CbeiNouspâv quelques chapitres s'y apparentent. Mais bien autre est le chiffre du livre, bien autre son sens. La verve Hbre et le caprice n'auraient point ici servi l'auteur. Son dessein voulait du sérieux, de la ferveur, et un peu de ce sens naturel qui fit sans doute à la fois, jadis, le sorcier, l'agriculteur et le poète.

Le livre pourrait être plus un, traiterpar exemple uniquement des travaux et métiers. Ou bien alors un bestiaire — le blaireau, l'isard, la taupe, — un volucraire, — l'oie, la palombe ? Mais de quoi s'agit-il ici ? Si je vois juste, d'introduire à la vie rus- tique en Armagnac. De dire non seulement les jeux et les cou- tumes, les fontaines sacrées ou les petits métiers villageois, mais encore les animaux du bois et de la basse-cour, et la vigne, et le blé, et l'eau-de-vie, avec ces particularités que savent seuls les paysans. Par vingt avenues ou sentiers M. de Pesquidoux entend nous mettre au cœur d'une métairie gasconne. Montrer comment le terrien, là-bas prend puissance sur les bêtes, les plantes, les choses, les plie à son usage et organise l'économie de son monde. C'est en ce point que le livre, dont les chapitres paraissent assez divers, trouve son unité.

Régionalisme, terroir, petite patrie, mots redoutables qui ont provoqué et qui ont excusé trop de pauvretés sans nom. Sur le marché, jamais régionalisme sérieux n'abonda. On ne lui voit guère d'ailleurs que deux formes possibles : l'une rétrospective, un folklore élargi faisant registre de tout le trésor des mémoires paysannes ; l'autre, une connaissance des champs, du monde paysan en ce qu'il a de particulier et peut-être d'inexploré. Tous deux pourraient ouvrira l'imagination de curieuses provinces et permettre de réinventer bien des choses.

Ce Chei Nous, en son domaine, offre un excellent type de livre proprement régionahste. De ces études consciencieuses et fines, on peut dire tout net : c'est fort. C'est en tout cas autre- ment intéressant que ces romans de terroir presque toujours trop romancés, à la Zola ou à la Sand.

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