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SOIRÉES PERDUES 415

sortaient de sa cape de satiii noir. Deux petits bouquets de cheveux brûlés par le fer à friser fleurissaient ses joues. Ange tombé des paradis artificiels, ses narines roses étaient écorchées et ses paupières bleues battaient de l'aile. Simone m'avait dit : Tu penseras à moi. A trois heures du matin, je sortais d'une chambre d'hôtel, rue Pigalle. Adieu, Mont- martre, Babylone en flammes, Rome incendiée. J'ai donné mon cœur aux panthères des BatignoUes, dans les bars, dans les restaurants de nuit. Je suis rentré seul, à pied, par les rues désertes, où le clair de lune imitait la neige.

Durant deux jours j'ai essayé d'aimer Simone, d'ailleurs sans y réussir. Impossible de la prendre au sérieux. Tant pis pour elle !

Cma HEURES, AU CAFÉ DES PrINCES.

Je désire inspirer une passion et par habitude, je me plains de manquer de maîtresse. Un ami me propose ' de séduire la veuve d'un écrivain : Une dame rousse, d'incer- tain nge, jolie, distinguée, répondant au nom de Palma et qui le convoitait, il y a quelques mois. Mon ami ne peut me présenter à cette dame <^e son insensibilité a fort affec- tée. On décide que je prierai un autre camarade littéraire de me rendre ce service. Le lendemain, cet ami me donne une lettre d'introduction auprès de Palma ; il lui vante mes qualités, mon génie, ma beauté. Parfaitement, ma- dame ! — - Bien. J'irai la voir à Neuilh^ r

��RÉFLEXIONS NOCTURNES.

Si j'allais aimer Palma ? Quelle idée ! Cette première entrevue sera très ennuyeuse. Par politesse, il faudra faire à cette dame l'éloge de son mari que je n'apprécie pas. Mes hommages peuvent n'être pas agréés et le cœur de Palma est peut-être occupé. Enfin, oui ou non, veux-tu avoir une maîtresse ? me dit à l'oreille un démon familier. La pendule

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