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Je compris que moi seul j’étais fou ; que tout le monde autour de moi était sain d’esprit et que je scandalisais les gens sages.

Depuis ce jour, je ne me roule plus dans la poussière en signe d’obéissance ;

Je ne sonne plus la cloche du temple ;

Je ne place plus l’idole sur son trône ;

Je ne mets plus de fleurs devant les images en signe d’adoration.

Ce ne sont pas les austérités et les mortifications de la chair qui plaisent au Seigneur.

Ce n’est pas en quittant tes vêtements et en tuant tes sens que tu Lui es agréable.

L’homme qui est bon, loyal, qui demeure calme au milieu de l’agitation du Monde, qui estime autant que soi-même toutes les créatures de la Terre,

Cet homme-là atteint l’Être Immortel et le vrai Dieu est avec lui.

Kabir dit : « Celui dont les paroles sont pures et qui n’a ni orgueil ni envie connaît Son Vrai Nom. »

IX

L’ascète teint ses vêtements au lieu de teindre son âme des couleurs de l’amour.

Il reste assis dans le temple, abandonnant Brahma pour adorer une pierre.

Il se perce les oreilles ; il porte une longue barbe et des guenilles sordides ; il ressemble à un bouc.

Il marche dans le désert, tuant en lui le désir et il devient semblable à l’eunuque.

Il se tond la tête et teint ses vêtements ; il lit la Gita et devient un grand bavard.

Kabir dit : « Toi qui agis comme lui, tu vas aux portes de la mort, pieds et mains liés. »