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2 lé LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

framboises du Canigou. On entend le crépitement des saute- relles, les chants joyeux des robustes Catalanes. Ah ! l'aimable pays !

Enfin, Bécot et ses amours ne sont pas seuls en scène. A côté de lui, dans le parc de la station thermale et au casino, tout un petit monde s'agite, complote et s'entre-joue ; silhouettes comiques pour la plupart, mais très finement croquées et qui ajoutent des épisodes plaisants à la grâce sentimentale de ce délicieux ouvrage. Jacques de lacretelle

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��LES ANNÉES D'APPRENTISSAGE DE SYLVAIN BRIOLLET, par Maurice Brillant (Bloud et Gay).

L'agrément que l'on ressent ou l'irritation que l'on éprouve à la lecture du livre de M. Brillant constitueraient de bonnes pierres de touche pour une sensibilité littéraire. On y rencontre beaucoup de souvenirs, tout un bagage ancien, et en particulier un retour évident de Jacques Tournebroche et de Jérôme Coignard. Tout y est usé et poli par les pas de plusieurs géné- rations littéraires, et la qualité qui s'y trouve le moins est évi- demment l'originalité. C'en est assez pour que beaucoup de lecteurs ferment le livre dès les premières pages et ne se soucient point de mettre leurs pas dans ces pas. J'ai hâte de dire que, tout en les comprenant fort bien, je ne grossirai pas leur troupe. J'ai lu le roman entier avec un assez vif plaisir. Tout s'y passe dans un vieux pays, l'Anjou, — dans un vieux métier, le métier ecclésiastique, — parmi les vieilles choses, des vases grecs et de bonnes bouteilles, — et le déjà vu des personnages, des procédés et du style fait avec tout cela une harmonie qui m'a paru fort plaisante (je ne veux pas dire amusante, mais qui plaît) et, après tout, très artistique. Pourquoi un auteur épuiserait-il un genre, et pourquoi ne glanerait-on pas derrière la Rôtisserie de la Reine Pédaiiqiie ? C'est avec raison que M. Bril- lant a publié son livre dans une librairie ecclésiastique. Il aura pour lecteurs beaucoup de curés français, braves gens et parfois bons lettrés, public littéraire qui en vaut bien un autre. Je lui ferai un petit reproche sur son titre. On ne voit guère l'appren- tissage de son Sylvain, qui reste à la dernière page aussi simple qu'il l'était à la première. Et cette dernière page fait prévoir un

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