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RESPONSABILITÉS

��Parmi les amoncellements de briques et les terrassements délayés par la pluie, des charpentes incomplètes, rougeâtres et sales. Ruines, ou germes d'un organisme nouveau ? Un examen plus attentif ne révèle aucune trace ni de toitures ni d'aménagements intérieurs : seul le squelette massif de ce qui sera un grand bâtiment d'usine. Une cheminée en croissance élève contre le ciel le petit rectangle grêle de sa potence où la poulie tourne précipitamment. Du chantier sombre en fouillis viennent les rumeurs multiples du tra- vail. Ridai passe lentement au premier plan. Il ne prend aucune peine pour cacher son désœuvrement apparent : c'est le chef. Sa mise ne l'aurait pas fait deviner. L'effort de sa pensée projette devant lui l'image confuse d'une construction en maçonnerie dont une partie après l'autre se précise, pour retomber dans le vague à mesure qu'elle suit le trajet tortueux d'un carneau. Finalement une ouver- ture de la base s'éclaire violemment, ses proportions varient par pulsations tandis que s'inscrivent les chiffres d'une rapide opération mentale, puis se figent brusque- ment. L'image s'enrichit et devient de plus en plus com- plexe. L'on voit à présent les contours nets des briques et un registre qui glisse dans son encoche,

La vision s'obscurcit tandis qu'un vacarme se différencie, à l'oreille exercée de Ridai, de la grande rumeur du dehors. Le fracas d'écroulement sourd, à peine séparable des autres bruits, cesse brusquement, et, quoique la vie de l'usine paraisse continuer sans changements, l'image de tout à

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