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démarque d'un bout à l'autre de son dictionnaire ? Et ce n'est pas de Roumanille que nous tenons le nom du véritable auteur du Curé de Cucugiian. Tout cela, évidemment, chez les félibres, c'est de l'imagination et du soleil, et à Dieu ne plaise que je souhaite à ces charmants poètes un Edmond Biré. Mais jamais, à elle seule, la date mise par Crousilhat sur une page, d'ailleurs si médiocre, d'un livre publié en 1864, ne me paraîtra une preuve suffisante pour retirer à Mistral la gloire d'avoir inventé son admirable strophe.
��ALBERT THIBAUDET
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��SAINTE-BEUVE. L'HOMME ET LE POÈTE, par Loiiis-Frcdéric Choisy (Pion).
Ce livre vient prendre rang parmi les nombreux exposés qui ont déjà été faits de la vie et de l'œuvre de Sainte-Beuve. Il ajoute peu à notre connaissance et ne modifie guère l'image courante du critique, mais il donne un bon résumé auquel on souhaiterait une bibliographie, faisant suite à celle de M. Michaud, un peu ancienne aujourd'hui. M. Choisy ne retient pas les accusations si fréquemment lancées contre Sainte-Beuve par ceux qui ne l'aiment pas, et dont M. \'andérem, dans un piquant et artificieux article, donnait récemment la dernière version. C'est tout le problème de la critique qui se pose d'ail- leurs à son sujet, comme tout le problème de l'art se pose au sujet de Flaubert et tout le problème de la poésie au sujet du romantisme, et c'est pourquoi tous trois resteront encore long- temps des sujets de discussion passionnée. Et la discussion a encore des raisons plus vulgaires de ne pas chômer : M. Choisy, sur les quinze chapitres de son livre, n'en consacre qu'un à Port- Royal, mais trois à Victor et Adèle Hugo. Et comme biographe il n'a pas tort. Sainte-Beuve, en imprimant le Livre d'Amour, ■ savait bien que sur ce pivot avaient tourné toute sa vie morale et sa vie littéraire. Le problème n'est pas encore éclairci. « La nature des rapports entre Sainte-Beuve et madame Hugo, écrit M. Choisy, reste incertaine. Nous ne croyons pas à la chute intégrale, pour plusieurs raisons. » Il est exact que les préci- sions du Livre d'Amour ne sont pas probantes, et que le passage de Volupté cité par M. Choisy peut après tout s'appliquer aux
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