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2 LE CARNET DES EDITEURS

Max Jacob : LE LABORATOIRE CENTRAL. Un volume in-i6 coquille '.

C'est donner dans le lieu commun que de découvrir en Max jacob le docteur subtil en fantaisie ; mais c'est aussi le méconnaître que le prétendre classer dans un apparentement légitime.

Laissons-nous promener au travers de ce bal iuasqué où le poète-mime grimé ne se' laisse surprendre qu'à son sourire inquiet et sa face de coquillard sans âge.

La pirouette est un mouvement de la pudeur. La verve du montreur forain est un mode du cérémonial lyrique. Dépouiller avec charme, débrailler avec style sont pierres de touche de l'art, comme c'est à certains réveils que se révèle la pureté d'un visage.

Et Max Jacob, dansant ainsi que dansent Petrouchka, l'Indif- férent et Charlie Chaplin (les voj'ez-vous rue Ravignan ?), avec eux déjouant l'émotion dupe et se jouant des trivialités, mène la farandole des pantins sensibles.

Ici, soudain retour sur soi, de mauvais garçon :

Mes jeunes pensées étaient en robe de dimanche Elles avaient des fleurs dans leurs cheveux lisses...

La part de l'effusion (^Le pêcheur et l'Autre). La concession sentimentale sous le vocable de la Vierge. Mais le potard muni- cipal a tôt rajusté son masque.

Parfois aussi, l'angoisse grimace sous le maquillage {Léon Léon), ou se transpose dans la vision {Verre de sang. Mort morale).

A quoi bon s'attarder sur la forme ? Ayant inventé son sou- rire, le poète a fait de certaine musique son climat. Et celte musique de solfège {Musique acidulée). Max Jacob connaît mieux qu'homme de France les règles du jeu.

��î. Au Sans Pareil, 37, avenue Kléber, Paris.

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