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6^2 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

'HAD GADYA, par Isracl Zangwill ; traduction de M'" Marcel Giretle (Grès).

On se rappelle la publication dans les Cahiers de la Qiiiji^aire de l'étude d'André Spire sur Zangwill et d'une traduction de 'Had Gadya, précédée d'une préface de Péguy. L'une et l'autre sont à peu près introuvables. Il faut donc remercier M"'«Girette de nous offrir une nouvelle version de ce récit — plus poème que récit — où tout le tragique juif contemporain est condensé. C'est par 'Had Gadya que Zangwill s'est d'abord fait connaître en France, et l'on ne saurait exagérer l'importance de son influence sur tous les romans et poèmes, — si nombreux chez nous depuis une dizaine d'années — où l'âme des Juifs occi- dentaux assimilés est analysée ou exprimée. Ce filon restreint, mais nouveau, c'est Zangwill qui nous a donné l'idée de l'ex- ploiter.

Profitons de l'occasion pour signaler un nouveau rejeton d'Had Gadya, un recueil de poèmes intitulé Paroles Juives de M. Albert Cohen (Grès), où il y a de la vigueur et de l'émotion et qui dévoile des états d'àme assez forcenés.

BENJAMIN CRÉMIEUX

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��SUR LA CONDITION PRÉSENTE DES LETTRES ITALIENNES (Suite).

Il ne sera sans doute pas inutile, après avoir envisagé les lettres italiennes d'aujourd'hui sous l'angle européen ', de compléter le tableau en précisant leur situation et, si l'on peut dire, leur politique intérieures.

Leopardi, écrivain international, est un romantique. Ecrivain national, c'est le type même du classique qui réagit contre le romantisme de son époque. Si les meilleurs des poètes et des prosateurs italiens d'aujourd'hui nous paraissent, vus de France, s'efforcer tous vers la nudité lyrique, vers le « romantisme sans mal du siècle et post-whitmanien » que nous souhaitions, qu'ils écrivent des poèmes en prose comme Papini ou Gardarelli, des récits de guerre comme Sofiici, de brefs poèmes comme Unga-

I. Nouvelle Ret'ue Française, octobre 1920.

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