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97^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Marœl Willard : TOUR D'HORIZON ; avec des- sins de Raoul Dufy '.

Voici le premier livre de M. Willard. Ce n'est pas une crise de croissance, mais l'œuvre d'un écrivain qui n'a voulu publier qu'après avoir tout discerné en lui, appris à penser, dompté sa frénésie et accepté de ne nous restituer sa science qu'après un long labeur. Des proses et des poésies commentées par le charmant crayon de Dufy, écrites avec une même volonté, nerveuse et tendue à se rompre, qui en fait l'unité. Du surconscient en attendant le subconscient : dans cette fermentation organisée, parfois une douce trêve mallarméenne :

L'aurore est-elle ? N'est-elle promesse de lumière éternelle aile du jour folle aile le couvant sur amour vœu d'amour ?

��Oh ! jour f^mé que douter de soi dccolore !

De cette écriture concise et intolérante comme une devise, trop précieuse peut-être, la tension est telle que la méta- phore n'y peut plus vivre. On se prend à le regretter, sur- tout après la lecture de Lieu commun où s'humanisent un instant ces paysages cérébraux.

Tout alentour, comme au hasard, dos à dos des sièges, seuls... Des corps interposés entre deux uniformes. Seuls... Le couple. Elle et Elle. Lui et Lui. Le Ventre au centre mobilier se chauflfe. Deux ou trois êtres collectifs en formation.

Il y a lieu de s'arrêter à' ce livre ; à chaque page on trou- vera le signe d'une vocation.

I. Au Sans Pareil, 37, avenue Kléber, Paris,

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