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RÉFLEXIONS SUR LA LITTERATURE 927

est au Satyre. Paul Alexis que MM. Deffoux et Zavie nom- ment l'ombre de Zola, n'y figure que pour mémoire, et, sans parler de son fameux télégramme, pour quelques contes assez savoureux (ses romans ne valent rien). Mais après que le chapitre du Groupe de Médau nous a fait connaître l'auteur du Vin en Bouteilles, il faudrait y faire une place à M. Gabriel Thyébaut, ce naturaliste idéal qui aussi, écrit M. Céard, « excellait à découvrir les intentions compliquées et secrètes incluses dans les vers de Stéphane Mallarmé. » Connaissait-il qu'il aurait pu être ou qu'il était le Mallarmé du naturalisme, ayant le Vin en Bouteilles pour Une dentelle s'abolit ? Ces logi- ciens parfaits, ces humoristes de l'absolu, ce sont les edelweiss de notre littérature, les fleurs des glaciers. Vous direz peut- être que le glacier naturaliste ressemble à celui qu'on pouvait voir à la porte d'Augias quand Hercule eût passé chez lui ; vous me rajeunirez de vingt ans avec ces facéties d'autrefois qui firent à Emile Zola le meilleur de sa gloire populaire.

Ainsi le premier groupe naturaliste serait celui de ces gens d'esprit, de ces humoristes qui ne manquent à aucun de nos mouvements littéraires et qui pouvaient se satisfaire amplement à débiter en morceaux l'observation misanthro- pique et comique 'de Flaubert. Au second appartiendraient trois tempéraments positifs et originaux, vigoureux et suivis, Zola, Maupassant, Huysmans, qui furent le noyau du natu- ralisme et dont les noms restent en pleine lumière dans notre suite littéraire.

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��Les noms restent en lumière. Que demeure-t-il aujour- d'hui des œuvres ? Certainement beaucoup. Réalisme et natu- ralisme auront été, après Balzac, et de Flaubert à Huysmans, le vrai massif, le roc substantiel et solide du roman français. La critique des grands organes et des grands noms, qui s'est acharnée contre ces rontanciers, qui a donné contre

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