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()2G LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

pour définir notre effort ? Ne nous sufHrait-il pas ck> dire, avec M. Longnon ou M. André Michel : « Oui, nous voulons prendre modèle sur nos derniers maîtres, les Renaissants » et d'ajouter : « Ce sera précisément en n'imitant pas leurs œuvres ». Car, de même qu'un enfant imite son père en s'inspirant de sa conduite ancienne, plutôt qu'en simulant ses tics actuels, de même nous imiterons nos maîtres immé- diats, selon la logique d'une émulation lucide, en refaisant ^wn leur œuvre, mais leur geslc initial. Et puisque leur geste fut si audacieusement dénégateur du passé, ayons le courage de rejeter le plus possible d'un passé qu'ils représentent à leur tour. Comportons-nous autant que possible à leur égard comme ils se comportèrent à l'égard des primitifs. Voilà la vraie tradition : une révolte appliquée, surveillée, cons- ciente, conduisant non à une libération complète, mais à un assujettissement à de nouvelles règles — ou à de plus anciennes, ce qui « revient au même » puisque tout recom- mence.

ANDRÉ LHOTE

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��LETTRES ALLEMANDES : LES PIONNIERS LITTÉRAIRES DE LA FRANCE NOUVELLE, par

Enist Citrlius.

Il me déplairait de voir mon rôle ici réduit i ne signaler qu'erreurs, ridicules ou insuffisances. Aussi est-ce avec une satisfaction réelle que j'appelle l'attention des lecteurs de la Nouvelle Rei'ue Française sur un livre de critique bien fiiit, intelligent et solide. Il intéressera d'autant plus qu'il a pour objet les lettres françaises : l'auteur en est Hrnst Curtius, pro- fesseur à l'Université de Bonn, où il fit en 1914 une série de leçons qu'il publia à la fin de la guerre en un volume ayant pour titre : Die litlerariseben îl'eghereiier des ueueii Frankreichs (« Les pionniers littéraires de la France nouvelle »). C'est

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