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620 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

il ne reste plus actuellement que deux ordres de pensée pos- sibles en art. 11 n'y a plus en présence que, d'un côté, l'idéal impressionniste (auquel se rattachent les mauvais imitateurs de Cézanne, les paresseux disciples de Sisley et de Monet et ces « fauves » devenus amoureux de leur confortable cage) — et, de l'autre, l'idéal cubiste englobant tous les peintres renonçant au lanijase direct. D'un côte religion de l'instinct, du don pur, libéré de toute entrave, négation de tous prin- cipes, innovation totale, anarchie. De l'autre, au contraire, respect de la règle et recherche des principes traditionnels. Il était fatal qu'il y eût rencontre et accord sur le fond, sinon sur la forme, entre les cubistes et certains « conserva- teurs » assez indulgents pour, en faveur d'une idée, fermer les yeux sur ce qu'ils jugeront longtemps encore être des écarts du langage pictural.

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��Parmi les explications touchant l'art moderne, je signalerai la plaquette que M. Albert Gleizes, peintre, publie sous ce titre : Du cubisme et des moyens de le comprendre. Ce petit livre renferme un court historique du mouvement actuel, indiquant fort bien la nécessité esthétique en quelque sorte supérieure à laquelle les peintres nouveaux obéirent d'abord aveuglément. L'embrouillamini des idées contradictoires, enfantines ou prétentieuses dont essayèrent de se couvrir certains des novateurs est indiqué rapidement et quelques axiomes excellents expriment avec justesse les désirs plus lucides des cubistes actuels. Les illustrations qui accompa- gnent le texte eussent peut-être pu être mieux choisies. Elles ne nous paraissent pas assez convaincantes pour un livre, somme toute de vulgarisation. De plus, si la sourcilleuse intransigeance de ce cubiste convaincu motive l'élimination, de ce livre sérieux, de reproductions d'œuvres moins abs-

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