Page:NRF 15.djvu/499

Cette page n’a pas encore été corrigée

BONNES INTENTIONS /|93

« Rébecca... patriarches... pas de brutalités... Dieu d'Israël... la femme forte... Jésus-Christ... »

Le prêtre lit très bas. Le grotesque petit homme des églises n'écoute pas ; il regarde la triste humanité, la robe €t le chapeau secs que cette servante mariée a cousus en suivant la mode vaguement, et, le teint rougi par la timi- dité ou par des travaux militaires récents, ce garçon de café endimanché. Le prêtre dit très vite : «Mettez votre main droite sur celle de votre épouse. Vous êtes unis devant Dieu. »

« Enfants, mes enfonts ! pense le grotesque petit homme des églises, enfants de ce peuple. Il y avait un ami à votre noce, mes enfonts. Mes prières valent celles d'une foule, ma prière est plus forte que celle des mondains impies, mes enfants. Vous n'avez pas eu de messe mais vous avez eu des prières amicales. Bénissez-les, mon Dieu.

— Attendez-moi là, dit simplement le prêtre. Je vais jusqu'à la sacristie chercher le registre des mariages. Vous savez signer ? à la bonne heure !... je... n'ai pas parlé des bagues... houm ! Attendez-moi là... »

Alors l'époux dit devant Dieu :

— Tu le connais le petit vieux qui est vissé derrière depuis le commencement. Si ! tu le connais, va ! t'as toujours aimé les vieux. Il pleure parce que tu t'maries tiens, c't'idée.

— T'avais promis qu' c'était fini après le mariage.

— T'as juré qu't'en avais jamais eu d'autres que moi. A preuve qu'on se mariera à l'Eglise, t'as dit. On se mariera par le prêtre, à preuve que j'suis pas une saleté. £h bien ! ça fait que t'es deux fois plus saleté.

�� �