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304 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

sablonneuse où leurs cabines étaient dressées. Ils y descendirent un peu après le lever du soleil, et ils eurent vite fait de se plonger dans l'eau, plus tiède à cette heure que l'air un peu âpre du matin. Puis ils reprirent le chemin de leur maison, vêtus seulement de leurs peignoirs et chaussés de sandales, aspirant largement la brise forte et salée.

— Aujourd'hui nous irons déjeuner à Wells, » dit Reginald, « et nous passerons par Weston. Je laisse le chauffeur; c'est moi qui vous conduirai.

Ainsi, vers neuf heures du matin, ils traversèrent Kenston, où il n'y a rien à voir sinon des maisons et des chapelles de pierre grise revêtues de lierre, et quelques chaumières enfouies sous les fleurs, — les douces fleurs de l'Ouest, qui croissent dans le vent de l'Atlantique et que Quecnie aimait déjà comme des sœurs. Sur la place qu'on appelle « le Triangle » ils remarquèrent la vieille tour de l'horloge, basse et petite, mais coiflee d'un très haut toit rouge, pointu et drôle. Un peu plus loin ils découvrirent une seconde tour d'horloge à un autre carre- four, mais celle-là de métal, et moderne.

— Je me demande pourquoi ils éprouvent le besoin de si bien savoir l'heure, ici ? » murmura Reginald ; et Queenie, qui avait envie de rire, profita de l'occasion.

Reginald essaya de suivre la voie du chemin de fer local qui relie Kenston à sa bruyante et gaie rivale Weston Magna, mais les chemins qu'ils durent prendre et qui les firent passer par le joli village de Combesbury, les en éloignaient sans cesse ; et ce fut un peu par hasard qu'ils se trouvèrent enfin à l'entrée du Boulevard feuillu de Weston. Ils mirent l'automobile au garage du Royal

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