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BEAUTÉ, MON BEAU SOUCI 263

Ne le prononcez plus. J'ai chez moi, une machine à écrire qui est à vous.

— Oh, est-ce possible ? Comment pourrais-je jamais -^

��— Je désire que vous vous libériez le plus tôt pos- sible de votre dette, voilà tout.

Il avait plaisir à la sentir marcher à son côté, de son pas ferme et balancé : sa force même, qu'on devinait à chacun de ses mouvements, était un charme de plus : on la sentait capable de lutter et, si elle le voulait, de faire mal. La femme avait tenu toutes les promesses de l'enfant ; et Marc souhaitait presque d'être rencontré par un amii tandis qu'il traversait Piccadilly avec elle. Elle avait fait des miracles avec la petite somme qu'il lui avait remise : comme elle était difi'érente déjà de la jeune fille inquiète et humiliée qu'il avait retrouvée près de Marble Arch l'autre jour. Une certaine expres- sion dure et fermée qu'il avait remarquée dans ses yeux avait disparu. C'était une autre Queenie, mais qui continuait celle qu'il avait connue autrefois : une douce grande blonde faite pour recevoir du bonheur et en donner.

— Nous allons prendre le thé, et ensuite nous dîne- rons ensemble, puis nous irons au théâtre et je vous reconduirai chez vous après que nous serons passés chez moi pour prendre la machine.

— Oh non, je ne rentre jamais après neuf heures, et je n'ai pas l'habitude de dîner. Mais si vous voulez, nous irons à cette boutique de thé dont vous m'avez parlé.

Ils y allèrent, et s'installèrent dans un coin près d'une cheminée où un feu de charbon savamment arrangé

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