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242 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Alors, hoLirrah ! riiomme est grand et la France vi.ra. Mes petits enfants, préparez-vous à apprendre beaucoup de chapitres. L'Histoire de France s'allonge.

Mais oui, les hommes de France "sont bons joueurs de ballon, leurs poings sont prompts, ils volent haut.

Ma France, je te vois, tu occupes l'air comme la jeune femme que je désire. Et comme elle, je te presse sur mon cœur.

Mais après la Marne ? Le coureur annonce au monde qu'il est sauvé, il tombe, sa vie lui échappe.

Mais après la Marne, l'ennemi s'est planqué dans notre terre. Il s'y est vautré, la défonçant à grands coups de bottes. Et nous ne l'en avons pas arraché.

Si nous étions restés seuls, que serait-il arrivé ?

Il faut que je sache, il faut que nous sachions. Est-ce ici que se dénoue ma vie ? Il faut qu'à cet instant la France survive.

Seuls nous aurions lutté à mort comme nous avons fait.

Verdun ? Mais il y avait déjà tant d'Anglais en France et même, o soldats de l'An II ! tant de nègres.

Et la flotte anglaise gardait nos côtes, si Douaumont était la tour de Londres.

Nous n'avons pas couché seuls avec la Victoire.

Honte. Honte aussi parce que l'ennemi qui nous a échappé, c'est peu.

Notre vile consolation : l'Allemand qui n'a pas su vaincre à la Marne n'est rien.

Il s'est attaqué au Français avec deux fois plus de chair, dix fois plus de fer. Son défi avait été médité pen- dant quarante ans. Voyant une partie des hommes se

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