Page:NRF 15.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée

SAINT LOUIS, ROI DE FRANCE 165

à personne, seulement parce qu'il est grand, qui est en nous la même chose que la vie.

Pour que nous le donnions à un autre et que nous sentions ce cœur entre nos bras qui s'éveille et ces yeux peu à peu qui nous reconnaissent avec une joie immense !

Qu'il s'agisse de tous ces enfants malades, ou de ces païens que le missionnaire jusque dans leurs îles va sauver, ou de la France

Et de ce toit le sien que le voyageur reconnaît entre les bois et les chaumes,

— Ou de cette femme plus amère que la nuit qui fut à elle toute seule une fois notre patrie et notre royaume !

Dieu miséricordieusement a arrangé les choses de telle façon

Qu'il ait en chaque homme besoin non pas de lui- même nûment, mais de son œuvre et de son opération.

Et qu'il y ait en ce vaste équilibre des âmes subjacent à notre monde usuel

Tels groupes d'êtres, ou ce quelqu'un unique, de telle façon disposés et réservés qu'ils ne puissent être atteints que par nous seuls.

Ce n'est pas assez d'être avec Dieu si nous ne sommes capables de Lui coopérer.

Ce n'est pas assez de posséder le soleil si nous ne sommes capables de le donner !

Et si entre deux êtres parfois s'éveille ce profond désir et cette soif ardente.

En sorte que notre propre vie paraît peu auprès de cette autre créature gémissante

Qui dit qu'elle s'est donnée à nous et qui maintenant anxieusement nous regarde et nous considère à son tour.

�� �