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TNOTES 123

•cise période des grandes pluies primaires, où tout s'arrête, où « Un œil obscur se ferme sur tout ce qui a été. »

Enfin, et non moins vite, le roman-cinéma se déroule à rebours, et nous atterrissons à Paris, sur notre vieille pk- nète, dans ce monde, oe « -monde entier » où le réalisme de l'auteur sera mieux à l'aise.

Tel est le court épisode que nous présente M. Biaise Cendrars en une édition luxueuse, ornée des couleurs de F. Léger, compositions, — ou décompositions — stri- dentes et agréables, malgré un abus des lettres au pochoir. Les effets de ce film de publicité sont un peu gros, — on les voit d'Interlaken, — mais l'on y retrouve avec plaisir ces réalisations puissantes, ces façons correctes et bourrues de conduire la phrase française, ces images obtenues en force qui donnent à tous les écrits de M. Cendrars une incontes- table vigueur massive. paul morand

PENSÉES D'UNE AMAZONE, par Nafalie Clif- Jord Barmy (Emile-Paul, éditeur).

Les « pensées » et les « maximes » font un genre littéraire où il y a peu d'apparence que des femmes écrivains puissent exceller. Les lettres et les mémoires leur sont plus favo- rables, parce que les traits piqnants et les saillies de la con- versation y gardent un peu de leur fraîcheur originale.

Les plus belles « pensées », comme les plus beaux poèmes, sont les plus proches du lieu-commun. Leur beauté est toute formelle. De forts contrastes d'éclat et d'obscurité y jouent la profondeur. Un certain tour oratoire n'est pas pour y déplaire. Il est aisé de vérifier cette observation sur les chefs-d'œuvre du genre.

Ce sont ses mémoires de sensations que Mademoiselle Clifford Barney présente sous forme de notes rédigées avec

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