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NOTES

��SONNETS EN GUERRE, par Henry Céard (Librairie Française).

Les meilleurs vers inspirés par la guerre risquent rort d'appartenir aux genres secondaires. Les œuvres qu'on nous. a successivement présentées comme étant « le poème de la guerre » ou qui semblaient avoir été construites sur un plan lyrique élevé, nous ont généralement déçu.

M. Henry Céard ne s'est soucié que d'être simple et

vrai :

« ce que j'ai vu, senti, souffert, aimé, je l'écrivais « sincèrement, et de mon mieux...

Certes, on n'attendait point de l'auteur de Terrains à vendre au bord de la mer un débordement d'effusions lyriques, mais un art aussi sobre d'ornements que le sien, aussi dépouillé ' d'images, et pourtant d'un accent si vigoureux, a de quoi surprendre agréablement : M. Henry Céard qui se plaît à transposer dans notre langue les effets de l'hexamètre latin, fait un emploi constamment heureux du vers de quatorze syl- labes. S'il n'est pas exact que son vers ne soit taillé, comme il le dit en terminant, « sur aucun patron connu » (car il s'en trouve maint exemple dans notre ancienne poésie, sans parler de Verlaine et d'autres poètes du xix» siècle), du moins ne doit-il à personne une variété de coupe et de cadence très remarquable :

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