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BEAUTÉ, MON BEAU SOUa 10 1

pas ici, bien calfeutré dans votre maison anglaise, avec votre petite épouse anglaise ? Marc, ne froncez pas le sourcil : si vous voulez, je dirai un autre mot... Voulez- vous que je le dise ? Mais, Marc, la femme que vous épouserez un jour ne pourra pas vous aimer et vous res- pecter plus que je ne le fais ! Non, laissez-moi continuer. J'ai pensé à une chose. Puisque c'est ici chez vous, je veux dire, puisque de toute façon vous payez le loyer, cela vous coûterait moins cher de rester ici, peut-être. Vous pourriez même vous passer de servante ; il y a une chambre à coucher qui reste vide, je pourrais faire venir ma fille pour m'aider, et à nous deux, nous tiendrons votre ménage.

— . Faire venir Queenie ici ?

— Oui, dit-elle en évitant le regard de Marc, j'ai pensé que cela vous épargnerait les gages d'une ser- vante.

Il fut sur le point de s'écrier : « Pourquoi ne l'avez- vous pas dit plus tôt ? » Mais le soin qu'ils avaient pris de ne jamais parler de Queenie, l'empêcha de rien dire. Et puis, le temps et l'absence avaient fait leur œuvre; il avait renoncé à cette petite intrigue enfantine. Il dit :

— Non, il faut que je parte, je l'ai promis à mes parents ; ils seraient très mécontents. Et puis, j'ai affaire là-bas.

Pourtant, un peu plus tard, il se reprit à songer aux paroles de M'^'= Crosland, et à la façon dont elle les avait dites ; et, avec un regard dans la direction d'une glace qui lui renvoyait son image, il pensa : « Comme elle tient à me garder... Elle y sacrifierait sa fille ! » A moins qu'elle n'eût fait quelque vilain projet : obliger

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