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914 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

assuré de toutes les complaisances ? Au moins devra-t-on reconnaître sa grande influence, indirecte surtout, sur tant de littérateurs de ce temps. Et il suffit qu'on puisse dire enfin : tout mis en balance, c'est un poète.

HENRI FOURRAT

��CONNAISSANCE DE LA DÉESSE, par Lucien Fahre, poèmes précédés d'un avant-propos de Paul Valéry (Société littéraire de France).

Ingénieur et mathématicien, M. Lucien Fabre porte, dans le culte sévère qu'il voue à la Poésie, un louable et très noble souci d'intellectualisme. Son art introspectif se garde avec soin de toute concession au pittoresque extérieur ; replié sur soi-même il s'étudie et s'analyse sans cesse pour s'exprimer avec un lyrisme tendre et haletant qui n'est pas sans rappeler les transports et les fureurs trop bien réglées d'un J.-B. Rousseau.

Conçu dans une forme contijiue, à la manière de ces morceaux de musique moderne où l'on prend grand soin de ne ménager le moindre repos à l'auditeur, le poème de M. Fabre offre quelque ressemblance avec VIxion de M. Fagus. Le thème principal est celui de la connaissance et de la possession absolue. A la façon dont il est exposé et développé ici, on ne saurait douter que le poète n'ait parfois délaissé les Mathématiques pour quelque traité de M. André Gide ou de M. Paul Claudel. A des tournures, à des images dont l'origine se laisse aisément découvrir, il mêle volontiers des expressions empruntées au vocabulaire de la géométrie et dont la strophe suivante fera voir l'eifet :

Le cycle expire et recommence Au point d'adorable tangence Où ses rives l'ont embrassé ;

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