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902 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��CHAPITRE XI

��A la suite de ces événements le mal a disparu de la sur- face de la terre. Sous la forme d'un bouc, il ronge sa corde dans une petite cabane que j'ai fait construire à côté de l'écurie trop grande. Il révèle sa présence aux visiteurs par une odeur forte et spéciale. Quand on le regarde par la porte entr'ouverte il roule dans la direction des spec- tateurs de gros yeux troubles et lumineux. Il accepte de ses lèvres minces des pincées de tabac. A sa fantaisie car il est toujours égal à lui-même.

Pour cette raison je le traite plus en brute qu'en divi- nité déchue.

Ma vie est calme. La chasse, mes chiens et mes livres m'enlèvent la plupart des soucis communs aux autres hommes.

Le mal a disparu de la terre. Peu d'hommes ont échappé à ce désastre, car l'équilibre étant rompu entre leurs facultés une quantité prodigieuse d'individus des deux sexes moururent de bonté comme ma ser- vante. Ils devinrent trop bons, tout d'un coup, sans pré- paration et la plupart développèrent leurs sentiments, par l'absurde, au delà de ce qui pouvait être permis natu- rellement.

Les désastres sociaux qui furent la conséquence directe

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