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SUR UN « SYSTÈME DES BEAUX-ARTS )) S^^

��III

��« Toutes les recherches, dans l'ordre de l'Esthétique, sont dominées par les analyses de la Critique du Jugement •de Kant... Au sujet de cette doctrine, il suffit d'avertir que je m'y accorde toujours, sans avoir jamais à l'invo- quer. »

J'aime à voir rendre au vieux maître cet hommage mérité. Rien ne donne à supposer que le philosophe de Kœnigsberg fût, plus qu'autre homme, sensible aux arts. Mais, appliquant à ce sujet d'étude son analyse patiente et candide, il a mis en pleine clarté des vérités essen- tielles, que le rationalisme du xvii^ siècle et le sentimen- talisme du xviii^ méconnaissaient également. Quand on reprend une à une ses formules principales, on trouve qu'elles ont résisté au temps. Elles ne sont pas fausses, ■elles ne sont pas vides. Et les dernières seulement sont équivoques : celles qui disent que l'œuvre d'art « doit pouvoir être regardée comme nature » et que le génie est « une intelligence qui opère comme la nature». Encore peuvent-elles être entendues en un bon sens ; Kant n'est pas plus responsable que Gœthe des extrava- gances qu*en ont su tirer les philosophes romantiques. Sagement il s'est borné à la tâche à laquelle suffisaient sa méthode et ses dons : définir les traits communs à toutes émotions esthétiques, donc à celles que l'on éprouve devant la nature aussi bien. Sa réflexion s'arrête au seuil

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