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UNE TACHE AU BLASON 837

Il y a des années de cela... Nous sommes allés si loin que Teau nous a surpris, je ne sais comment ; nous ne pouvions plus ni avancer ni reculer, et nous sommes restés là à rire et à pleurer jusqu'à ce que Gérard nous ait ramenés sur la terre ferme — mais là, nous pleurions bien plus fort, parce que, une fois de plus, nous avions manqué les fleurs cherchées ! Les pensées des hommes sont futiles parfois, les pensées de certains hommes qui sont tout près de la mort ! Mildred !

MiLDRED. — Vous m'appelez par mon nom plus tendrement qu'hier même, qu'est-ce que cela veut dire ?

Tresham. — Cela m'est un tel poids sur l'esprit que d'avoir occupé ce matin un rôle qui n'était pas le mien ! Je puis, bien sûr, je puis être content ou triste de la moindre chose qui vous touche, je pourrais même, d'un cœur torturé, vous désapprouver, Mildred. Mais j'ai été outre... voulez-vous me pardonner?

Mildred. — Thorold ! vous moquez-vous ? Mais non, et vous demandez... répétez encore ce mot ?

Tresham. — Pardonnez-moi, Mildred... Etes-vous silencieuse, douce ?

• Mildred (se lève avec un sursaut). — Pourquoi Henry Mertoun ne vient-il pas cette nuit? Etes-fc//^, vous aussi, silencieux ?

(Elle ouvre l'habit de Thorold et montre son fourreau d'épée qui est vide.)

Oh ! Ceci parle pour vous ! Vous avez assassiné Henry Mertoun ! Et maintenant, poursuivez donc et dites-moi ce que j'ai à vous pardonner ? Ceci avec le reste ? C'est bien, je vous pardonne, je suppose que je vous pardonne. Thorold, que vous devez souffrir !

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