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8l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Vous ne répondez pas^ expliquez-vous alors ! Eclairez- moi alors ! Enlevez de dessus moi ce poids abominable qui pèse plus qu'une pierre de tombe ! Vous ne parlez pas ? Un peu, au moins, de ce poids mortel, Mildred î Ah ! si je pouvais me résoudre à vous dire la charge dont on vous accable ! Le dois-je, Mildred ? Le silence,

toujours ?

(Encore un arrêt)

Y a-t-il un galant qui ait, chaque nuit, accès à votre

chambre ?

(Un. arrêt)

Alors, son nom !

Jusqu'ici je n'ai pensé qu'à vous. Mais à présent, son nom à lui ?

Mildred. — Thorold ! Choisissez un châtiment égal à ma faute, s'il en est un ! Ce n'est rien de dire que je le subirai en vous bénissant, que mon âme . est avide de se délivrer de ses souillures dans le feu féroce qui purifie. Mais ne m'entraînez pas à une faute nouvelle ! Assez, assez de fautes ! vous savez bien que je ne puis pas vous dire son nom.

Tresham. — Jugez donc vous-même. Comment dois- je agir ? Décidez !

Mildred. — Ah ! Thorold ! ne me tentez pas. Mourir ici, dans cette chambre, et de votre épée, pour- rait sembler un châtiment — et cependant je m'élance- rais en plein bonheur dans la mort, comme une flèche, jusqu'à la plus extrême béatitude ! Mais vous — que deviendxez-vous ?

Tresham. — Que voulez-vous donc que je devienne maintenant ? Je puis enfouir votre honte et la mienne.

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