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les yeux de sa dextre griffue. Derrière lui, suivaient dans l’ordre le nègre, le petit homme à l’habit marron et ma servante, plus insolente que jamais.

Elle giflait amicalement les villageois qui trop entre- prenants s’approchaient d’elle pour la tâter avec des gestes de manipulateurs de veaux.

La jeune élégante, qui était la nièce du percepteur de la Croix-Cochard, fit le signe de la croix et clama d’une voix claire :

In nomine Patrica, Aragueaco Petrico agora agora, Valentia-]ouando goure gaits gourtia.

Et tous les paysans répondirent :

Lucifer — Miserere nohis

La jeune femme, à la voix claire, poursuivit :

Belzebuth, prince des séraphins — ora pro nobis Carreau, prince des puissances — ora pro nobis

Et tous les paysans répétaient docilement : ora pro nobis

11 se fit encore en présence du grand Maître une infinité de cérémonies traditionnelles et saugrenues. On contrefit les rites de la messe et un petit enfant présenta un crapaud vêtu de velours rouge que l’on baptisa.

Pendant ces réjouissances les paysans buvaient à même des bouteilles que l’on faisait ensuite circuler à la ronde.

Une sorte d’orgie sans joie s’ébaucha entre les arbres, j’entendis le père Goblet demander : « J’étions point curieux, mais j’voudrions ben savouer qui paiera les frais. »

Katje, fortement prise de boisson, dansait aux sons d’un accordéon avec le patron de l’Hôtel du Progrès, un