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712 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

et la fenêtre de la chambre ouverte sur la nuit, un accessoire classique de sabbat.

Cefte scène me rappelait une gravure de Rops, à la fois séduisante et puérile.

Katje lisait dans un petit livre débroché et se frottait les hanches, les fesses et les cuisses avec une graisse qui rendait son corps aussi luisant qu'une pierre pré- cieuse.

J'ouvris la porte sans me rendre compte de mon geste.

Au bruit, la flamande se retourna et me regarda avec des yeux épouvantés. Deux ou trois fois elle remua la bouche sans pouvoir parler. Pendant cinq ou six secondes elle se montra d'une laideur vulgaire, puis ses traits se détendirent. Ses lèvres esquissèrent un joli sourire.

— Vous m'avez fait une telle peur ! dit-elle.

Sa poitrine se soulevait. Elle se jeta sur le lit et lança d'un coup de pied le balai dans un coin de la chambre.

— Qu'est-ce que tout cela veut dire, ma petite Katje ? J'examinai le pot d'onguent qui ne me révéla rien à

l'odeur. Le livre ouvert sur la table, à côté de la chan- delle, était écrit en allemand. C'était un petit livre sur mauvais papier, mal imprimé et dont les pages étaient salies par le contact des doigts gras.

Katje, pendant ce temps, s'était assise sur le lit. Elle observait mon embarras avec une joie évidente. Elle bâilla, se gratta la tête, ébouriffant ses cheveux.

— Vous êtes folle, Katje. Je peux faire un rapproche- ment entre cette mise en scène et l'aventure du bois Friquet.

Je sentais, tout en parlant, l'inanité des mots que je

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