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PSYCHOLOGIE DU PRÉSIDENT WILSON 64 1

consciencieux. Bien que des compromis fussent néces- saires, le Président restait un homme de principes qui se tenait pour complètement lié par les Quatorze Points. Il n'aurait rien fait qui ne fût honorable, rien qui ne fût juste et droit, rien qui fût contraire à sa grande profes- sion de foi. Ainsi, sans rien perdre de leur force verbale, les Quatorze Points devinrent un objet de commentaires et d'interprétation. En se trompant soi-même à leur sujet, on les entourait de tout cet équipage grâce auquel, j'ose le dire, les aïeux du Président s'étaient persuadés que la voie qu'ils croyaient nécessaire de suivre, était d'accord avec toutes les syllabes de Pentateuque.

L'attitude du Président vis-à-vis de ses collègues, était devenue la suivante : Je fais tout le chemin possible pour aller à vous, je vois les difficultés que vous rencontrez et j'aimerais être d'accord avec vous sur ce que vous nous proposez. Mais je ne puis rien faire qui ne soit juste et droit, et vous devez tout d'abord me montrer que ce que voulez entre vraiment dans les termes des déclarations qui me lient. C'est alors que l'on se mit à tisser cette étoffe de sophisme et d'exégèse jésuitique qui devait finalement revêtir de mensonge le texte et la substance du traité tout entier. Le mot fut donné aux sorciers de tout Paris :

Pair is foui, and foui is fair Hover through the fog andfilthy air

Les sophistes les plus insidieux et les faiseurs de plans les plus hypocrites furent mis à l'ouvrage. Ils produi- sirent beaucoup de travaux ingénieux qui eussent pu tromper pendant plus d'une heure un homme plus intel- ligent que le Président.

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