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624 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

toutes ces histoires n'achèvent pas de me démolir. Hélas ! je crois bien que ce que j'écris ne vous apportera plus aucun plaisir. .Je suis obligé à des chroniques bêtes, car tous mes revenus littéraires ont disparu. Affectueusement mon cher R. Rémy de Gourmont. »

Mademoiselle Natalie Clififort Barney publie, dans le dernier numéro des Ecrits Nouveaux (mars 1920) quelques « pages prises aux romans que je n'écrirai pas » ;

« Ses yeux bleu d'orage

... Et l'écho de son pas sonne à l'autre trottoir. »

Ou :

« La survivance vive de sa voix parmi les petites catastrophes. »

��POEMES DE P. J. TOULET ET D'ANDRE BRETON

André Breton écrit, dans Littérature (Janvier 1920) : LUNE DE MIEL

A quoi tiennent les inclinations réciproques? Il y a des jalousies plus touchantes les unes que les autres. La rivalité d'une femme et d'un livre, je me promène voloatiers dans cette obscurité. Le doigt sur la tempe n'est pas 1 ■ canon d'un revolver. Je crois que nous nous écoutions penser mais le machinal « A rien » qui est le plus fier de nos refus n'eut pas à être prononcé de tout ce voyage de noc<-s. Moins haut que les astres il n'y a rien à regarder fixement. Dans quelque train qu,^ ce soit, il est dangereux de se pencher par la portière. Les stations étaient clairement réparties sur un golfe. La mer qui pour l'œil humain n'est jamais si belle que le ciel ne nous quittait pas. Au fond de nos yeux se perdaient de jolis calculs orientés vers l'avenir comme ceux des murs de prison.

P. J. Toulet, à qui Jacques Bouleuger consacre, dans l'Opinion (6 Mars 1920) un article fin, donne au Divan (Janvier-Février 1920) ces brefs poèmes :

Dans quelle Inde nouvelle, où que se soient demain Endormi ton capri>e et ton âme envolée, A-t-elle su guérir la crueur de ta plaie. Et ce cœur nostalgique où tu portais la main ?

��Sous ta paupière bleue, Albe, ton regard d'or : Tel palpite l'éclair aux nuits de Messidor.

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