Page:NRF 14.djvu/547

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA aUADRATURE DU FAUX-ART S4I

nière de Wilde et d'Annunzio, s'évertue à jouer le personnage d'ami du peuple et d' « Hommedegôche ». L'intérêt qu'il porte au peuple se révèle dans la peinture qu'il en fait : quelque chose comme un Steinlen maquillé et faisandé. Le peuple qui rit, chante, boit et fait l'amour n'est qu'une vile populace, qui aies sensflétris, la nuque douteuse, les mains «sales et décaties{\)», qui sent « les fruits tournés et l'évier gras ». En véritable aristocrate notre homme méprise les larbins et n'a que sarcasmes pour les amours ancillaires. Le peuple qui a droit à son indulgence est celui qui applaudirait des rengaines humanitaires dans ce style :

La guerre est éternelle et nécessaire ! non Ceux qui font confiance à ce blasphème impie Ce sont les vendeurs de canons ! La pitié, le respect intégral de la vie Seront les fondements futurs des nattons.

Je partage avec tous ceux qui l'ont faite réellement, la haine vigoureuse de la guerre et du militarisme, mais de pareils boniments sont pour faire regretter la romance patriotique. Ce mirliton pacifiste est à peine au diapason du clairon de Déroulède.

Je souhaite sincèrement au prolétariat, pour le jour qu'il réalisera, au profit d'un quarteron d'avocats et de jeunes intellectuels bourgeois, la dictature promise, de trouver d'autres Tyrtées, et surtout de moins énervés !

Si la guerre est odieuse à ce poète, c'est surtout, semble-t-il, parce qu'elle sent mauvais. Il maudit ce siècle qui pue le sang, car

5

�� �