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��NOUVELLE PATRIE

��C'est un pèlerin blanc qui colla l'affiche dégouttante de sève. Il allait consacré par sa blancheur, portant sous son bras la gerbe des cris.

Son pinceau a béni le mur. Il a tendu le placard sur la façade du néant.

A l'injonction des angles l'espace s'est durci, toujours le chaos pâle au souffle.

La muraille est enfin réelle, épanouissant les tables fragiles où s'écrit la loi.

Au mur, orée, se propage le son qu'exhale un feuillage en papier.

Ecoutons, ce bruit va-t-il couvrir le silence?

Sur le mur incertain, sur l'espace l'affiche se condense, nébuleuse de chiffons.

Les lettres noires, se cramponnent, mordent. Cris. Chaque lettre est une bouche tordue, un cri qui se tord comme une hélice soudain émue.

��Hommes voulez-vous une patrie

Tout le monde veut une patrie

Nous vous offrons une nouvelle patrie.

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