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LE SACRIFICE A LA ROSE '395

profonds coquillages, ses mains bues, salées comme la mer.

Elle s'ouvrit, l'étoffe fine et fraîche, dont l'odeur me fait mourir. Je vis sa poitrine pâle : corps sacré, adoré. «Tu vis.? Est-ce que tu vis?» Chair! Salvatrice de l'âme !

Sous l'étofTe dénouée j'entrai ma main pleine de caresses. Je les lâchai sur la peau chaude, chaude comme une galette chaude sous sa toile. Elle battait comme un crapaud.

Elle battait de partout, la fille crispée et décrispée. Elle battait comme une bête à ras de terre, comme un lézard, comme un crapaud. C'est ainsi qu'elle battait, cédant à la nécessité.

Et battaient les lourds péchés sous mes yeux, et je sentais mes joues brunir, sombres comme le soleil qui descend. Son souffle me donnait au visage comme une flamme.

« Par tous les dieux secrets qui sont en toi, par le dieu de tes poignets et de tes paumes, par le dieu du devant de ton cou et le dieu de ta nuque,

par le dieu de tes solitudes et de tes réveils, par le dieu de ton haleine et de ta moiteur, par le dieu de tes doigts et des espaces entre tes doigts,

je rongerai ton visage avec rnes dents. Je détruirai

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