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3^6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

M. Stanislas Galoche devint sombre. Il fut secoué d'une toux aboyante qui, chez lui, traduit la colère. Et il s'abandonna sans contrôle à un tic effroyable qui fait tanguer, sur ses épaules, sa belle tête de dogue irrité.

��Bon ami, je courrais risque de vous importuner en retraçant tout au long le calvaire du triste Léonard. Peut- être même, à me lire, concevez-vous déjà de l'ennui ou du courroux. Je n'en puis mais et vous aime trop pour faire passer le soin de votre agrément avant mon res- pect de la vérité.

Au reste, je serai bref. Sachez donc que Léonard ob- tint aussi une entrevue de M. Robidart, qui lui fit observer que son mémoire était trop long. Mon ami ayant avancé que dix années de besogne méritaient bien deux cents pages de relation, M. Robidart lui rétorqua qu'il n'était aucune doctrine qui ne se pût ramener à quatre lignes de texte.

— Notez, dit-il, notez en outre que la coutume des communications concises a gagné toutes nos assemblées. Elle a des avantages : celui de ménager la patience du lecteur, celui, surtout, de multiplier les occasions que nous avons de faire parler de nous, ce qui permet d'im- poser ainsi plus aisément notre personnalité. Croyez- moi, Monsieur, réduisez à deux pages ce compact, ce touffu document.

M. Sarcelle-Paroquier, qui eut Léonard pour élève et qui lui co nserve une réelle amitié, reçut mon malheureux

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