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MŒURS SCIENTIFiaUES EN AUSPASIE 385

— J'espère, cher ami, que vous n'avez pas confié ces belles pages à ce foutriquet de Cussac. 11 est permis d'être cocu, mais non d'être à ce point borné. Vous savez que sa dernière communication est un tissu serré d'âneries exemplaires. J'ai rougi à l'entendre et blêmi à la lire. Pour cette virulente fripouille de Scrùbe, je n'ai qu'un mot à vous dire, Léonard : n'approchez jamais un tel homme si vous tenez à l'honneur. Nous avons repris ici presque toutes ses dernières expériences, par curiosité, mon cher, pour rire un peu : ses chiffres sont fantaisistes et ses conclusions offensent le sens com- mun. J'aime à croire que vous n'avez pas soumis votre beau mémoire à cette malheureuse loque de Juredieu- Desbrosses. Vous savez qu'en dépit des folies de sa fem- me, il ne sera pasélu.Fuyezcesgens-là, Léonard, vous qui êtes un chercheur pur et droit. Fuyez comme la peste ces Bourdonnet, ces Robidart, cesMascarol, son dernier livre est une piraterie, ces Palombinini, ces Gaupillat, il n'y a pas un mot de vrai dans son travail sur le caout- chouc artificiel, tous ces Golugo et autres solennelles mazettes. Croyez-moi, Léonard, tous des...

Et M. Stanislas Galoche fit usage d'un mot bref que le peuple auspasien emploie volontiers, mais qu'il me serait presque impossible, bon ami, de vous traduire correctement.

Léonard demeurait rêveur et, timidement, il murmura :

— Pourtant, Monsieur Galoche, mon mémoire...

— Votre mémoire est une grande chose. Quant à tous ces gars-là, ce sont des pantoufles ou des flibustiers. D'ailleurs je ne manque jamais une occasion de le dire. Je sais ce qu'il m'en a coûté.

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