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d'une organisation du travail intellectuel 343

mine est le seul qui soit assez vaste pour que les multiples activités intellectuelles et manuelles, entre lesquelles les hommes se partagent, puissent se solida- riser. L'étude des fonctions sociales se fait comme dans le vide, aussitôt qu'elle s'abstrait de cette réalité prépon- dérante de l'unité collective fondamentale. Toute théorie qui passe outre à cette réalité, ou bien considère l'huma- nité en soi, ou bien suppose que la vie de chacun est indépendante de toute autre vie ; ou bien elle sépare l'humanité d'avec les hommes, ou bien l'homme d'avec l'humanité. Dans l'histoire naturelle des sociétés, les nations sont les organismes vivants. Aussi bien l'unique objet de nos préoccupations communes est le relève- ment de notre pays.

C'est aux bons ouvriers de la pensée qu'il appartient de porter dans toutes les consciences cette forte lumière. L'idée de l'intérêt collectif attire la volonté comme un aimant et l'oriente.

IV. — l'égalité morale des travailleurs

Mais il n'est d'intérêts véritablement communs qu'en- tre égaux. Dans la morale et dans le droit, la liberté et l'égalité ne font qu'un. Une nation naît au moment où elles s'imposent. C'en est le principe essentiel.

Avant tout, nous devons accepter le principe démo- cratique de la liberté et de l'égalité. Là-dessus, nous pouvons construire. Tant que nous le discuterons, nous ne pourrons nous accorder sur le point suivant : c'est que l'organisation sociale doit être établie en considé- ration du groupe et non pas des personnes. Point

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