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LA GUÉRISON SEVERE 211

monie, mais cela vaut mieux qu'une mauvaise grippe. Jacques m'a reçue mal, et j'ai été obligée de lui promettre que je partirais le lendemain, s'il me le demandait encore. Je me suis rappelé que Geneviève, dans sa grande maladie, ne pouvait pas supporter de voir sa sœur, qu'elle aimait pourtant beaucoup.

Jacques me paraissait gêné dans le lit, qui est trop petit pour lui ; et je n'aimais pas non plus cette couverture poussiéreuse sur le mur.

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��J'ai vu enfin le médecin ; il a fait à Jacques une injec- tion d'huile camphrée. Jacques m'a dit : " Je pense que c'est pendant mon voyage à Thénissey que j'ai attrapé cette maladie. — Quel voyage ? — Ah, au lieu de venir à Frôlois directement, j'ai passé par Thénissey, pour voir du pays ". Je n'ai pas très bien compris, mais je n'ai plus rien demandé.

Le soir de ce jour, Jacques m'a quand même appelée pour m'embrasser. Il ne me regardait pas, mais deux ou trois fois en ouvrant les yeux il a dit : " C'est toi ", une fois peut-être avec un peu de joie. Presque aussitôt est arrivée Madame Hugonnet, avec une autre dame, jeune et que je ne connaissais pas. J'ai eu un sentiment pénible en voyant cette dame, j'ai dû penser vaguement qu'elle était une amie de Jacques — est-ce son indifférence, qui me rendait si méfiante. Madame Hugonnet me l'a pré- sentée : " C'est la femme du maire, elle peut beaucoup, si vous avez besoin de quelque chose pour votre mari ou pour vous ". Je n'ai rien demandé. Madame Hugonnet m'a

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