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LA GUÉRISON SÉviRE 205

fin, sur le léger bouquet qui est au bout de la cheminée dans un pot à confitures. Le nombre des tiges de coque- licot, que je distinguais, l'aida à se fixer. Le coin de droite en haut demeura vide. Pour les poutres du plafond, j'ai su dès le début qu'il n'y avait rien à attendre d'elles ; exprès je ne les regardais pas. Leur vitesse d'avant, et le plaisir que je prenais à cette vitesse leur imprimait une sorte de faute.

Sur le coin de gauche j'écrivis : " Je suis guéri comme 2 et 2 font 4 ". Les chiffres se montraient claire- ment, c'était l'inscription qui me donnait le plus d'assu- rance. Je ne la regardais qu'en dernier lieu, afin qu'elle fortifiât les autres.

Je ne puis pas dire que ces diverses phrases me soient jamais apparues avec une grande netteté. Je connaissais cependant qu'elles étaient là : c'était une sorte de science, plutôt qu'une observation qui se fût à chaque fois renouvelée.

�� ��La fenêtre me donna des sens plus subtils ; j'hésitai un ou deux jours avant de parvenir à les posséder. Le montant de droite voulut dire : " Je suis fort " et celui de gauche: "Je suis beau". La barre de fermeture: "Je suis clair". Enfin la vitre de gauche qui était parfaitement propre (celle de droite était tachée par les hirondelles) signifiait: " Je suis jeune ". Ce dernier sens fut le plus difficile à retenir, et quand je les voulais tous retrouver et les dire trop vite, c'est en arrivant à lui qu'il m'arrivait de me tromper. J'avais beau me représenter que le vide de cet espace et sa propreté

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