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Il6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et soit qu'ils plient sur leurs jarrets nerveux, Ou repartant, qu'ils frappent le sol creux, Sous leurs talons la terre bat comme un cœur.

Et les gars d'Auvergne se lancent le vieil appel Gaulois, le Ehyo-ho, des moissonneurs quand

Se redressant entre la paille chaude, Ils s' entrecrient la fin de la besogne.

Ne dirait-on pas une traduction d'un dialecte central ou méridional ; et ne se prend-on pas à regretter les sonorités ardentes et redondantes du pays d'oc, et le cordial patois d'Auvergne :

Que ses venia charcha

Garçons de la mountagno.

Que ses venia charcha

Che voulias pas dansa 1

��Sur le ciel vert, d'un pathétique Pathé.

��Dès le premier vers, ou plutôt dès la première ligne de son premier poème M. Paul Morand nous avertit de ses ambitions, qui le placent à égale distance de MM. Max-Jacob, Biaise Cendrars et Drieu la Rochelle. Il apporte dans les exercices ordinaires de l'école un œil très fin et très sensible aux caprices des spectacles contemporains, de l'esprit et de l'ironie, une sensibilité aiguë et flexible qui fait songer à Léon Paul Fargue, enfin une discrétion louable dans l'emploi des nouveaux fétiches.

Des allées se tordaient

Autour de la pelouse

Ivre de son palmier

Assis sur sa canne d! affût

Le colonel violet

Emondait les arbustes et se réjouissait

D'avoir l'âge de la retraite.

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