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��NOTES

��LA SINCÉRITÉ DANS LA MISE EN SCENE, confé- rence de Jacques Copeau à la Salle des Sociétés Savantes.

Je n'étais pas présent — à mon grand regret — à la première conférence de Jacques Copeau sur le Théâtre du Vieux-Colombier. Mais j'ai pu lire ici le compte-rendu amical, qu'en a donné Roger Martin du Gard : amical, cordial, c'est-à- dire exact et fidèle. S'il vous arrive d'assister à l'une de ces causeries en esprit de défense et non de sympathie, tant pis pour vous ; vous vous êtes trompé de porte : vous n'avez rien à faire ici. Au reste, je ne pense pas que la " défensive " puisse tenir longtemps en face d'un homme dont la parole simple, ardente et réfléchie ne fait qu'un avec sa personne, avec son geste et ses yeux pleins de foi. La première rencontre après cinq années de rupture fut peut-être plus émouvante. Elle préparait la seconde qui n'a pu décevoir personne. Après avoir lancé l'appel, Copeau nous donne ses raisons.

Pas de malentendu. Si l'on veut marcher bien d'accord, il importe d'abord de savoir où l'on va. Non ! il ne s'agit pas, en maintenant une habile équivoque, de rassembler une armée disparate de curieux, d'esthètes et de snobs, qui, à la première déconvenue lâchera pied et se débandera. Mieux vaut un petit groupe, mais confiant, solide, qui se laisse conduire parce qu'on ne lui cache pas le but. L'adhérent au Vieux-Colombier sera semblable à l'amateur qui sait défendre sa peinture. Quand on lui demandera : pourquoi ? il faut qu'il puisse répondre : voici !

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