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NOTES 975

s'être ajouté à elle plutôt que de l'avoir trop fidèlement continuée. Mais où la chose devient plus grave, c'est quand le critique, pour atteindre Rimbaud et par ricochet Claudel, pour expliquer son incompréhension et porter sa sentence, ramasse l'argument le plus bas, le plus facile, et parle du « Germanisme » de Rimbaud.

Tout l'odieux d'une telle manœuvre éclate tellement au regard que nous ne perdrons jamais notre temps à défendre contre elle ceux qui la dominent de si haut. Ce qu'il y a de sérieux, ce n'est pas cette attaque oblique et impuissante, mais c'est cette remise à l'Allemagne de deux écrivains français opérée par ceux-là mêmes qui prétendent au titre de gardiens des grandeurs et des traditions françaises. L'article dont nous parlons à la main, MM. les Professeurs de littérature comparée des Universités de toutes les AUe- magnes annexent au Deutschtum Arthur Rimbaud et Paul Claudel. Comme l'a si fortement remarqué André Gide, vous n'avez su faire servir notre cause ni par Gœthe, ni par Wagner, ni par Nietzsche, et voici que vous livrez en otages à l'Allemagne vaincue ces deux noms glorieux et toutes les générations d'écrivains qui depuis trente ans se réclament d'eux.

HENRI HOPPENOT

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