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NOTES

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��servage, il la laisse si anémiée et de son plus précieux sang, de son capital- travail et de son capital -richesse, que sa position dans le monde, son assiette, est matériellement moins bonne, moins sûre, moins solide, malgré la récupération de deux provinces et l'occupation provisoire du Rhin, qu'en Juillet 1914. Ses deux principaux alliés sont outre-mer. Sur le continent elle a devant elle au lieu d'un allié et d'un ennemi avérés, des forces obscures sournoises, difficiles à évaluer et qui pourront un jour se joindre ; et contre celles-ci il sera moins aisé de se mettre en garde que contre l'appareil militaire, si formidable, mais du moins ostensible de l'empire de Guillaume II. Une Russie qui prétend fonder un ordre nouveau, sans précédent et plein de risques, pour l'imposer ensuite au monde, une Allemagne qui est loin de la guéri son, au témoignage d'observateurs qualifiés; en outre, une Italie qui joue son jeu et une macédoine de peuples : tel est l'état de l'échiquier européen. Le traité de Versailles laisse à notre principal ennemi le sentiment de sa puissance, de son avance sur nous, de sa richesse ; il le brime sans le mater ; et qui donc en fera respecter les clauses ? demandez-le à Whashington ou aux radicaux d'Angleterre. Je m'abstiens volontairement de parler de notre politique intérieure. Ecoutez : « Il faut que ça change ! » De gauche à droite, ce n'est qu'un cri. — Pour préparer ce changement, quel qu'il puisse être, pour refaire nos forces, pour affronter les ouragans prochains, la France qui possède beaucoup de gloire et de crédit moral, n'a plus un sou à perdre, ni une parole, ni une idée de trop. Voilà ce qu'il nous semble à nous. Elle dépérissait depuis déjà un siècle (par la faute de qui, de quoi? c'est ce qu'il faudra rechercher), quand soudain elle chut dans cette maladie de cinq ans, la plus grave qu'elle ait subie depuis la Révolution. Au moment d'entrer en convalescence, elle trouve, au lieu d'un air pur, tout un essaim d'épidémies que pousse le vent d'est. Ne faut-il pas l'en protéger? Ménageons-la. Gardons-

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