Page:NRF 13.djvu/910

Cette page n’a pas encore été corrigée

gOZ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Alors on lui montre le porte-monnaie.

— Oui, c'est celui-là. Il y a une chaîne.

— Vous voyez bien, dit le juge : il le connaît. A mon tour, je prends le porte-monnaie :

— Montre comment tu l'as ouvert.

Il faut pousser vers le bas un petit bouton orné d'une perle. L'enfant voit bien que c'est sur le bouton qu'il faut agir. Il le pousse vers le haut, à droite, à gauche. A la fin, il essaie de tirer sur le cuir. Je suis obligé de l'arrêter :

— Ne le déchire pas.

Il me semble manifeste qu'il n'a jamais ouvert ce porte- monnaie. Mais à cet instant même, il a une phrase qui déroute tout bon sens, tant elle suppose que l'enfant est h57pnotisé par son rôle de coupable :

— Cette fois, ça ne veut pas s'ouvrir.

Au même instant, inconsciemment, sa main pousse le bouton dans la bonne direction et le porte-monnaie s'ouvre.

Le juge dicte au greffier :

— Le porte-monnaie lui étant présenté, il l'a reconnu parfaitement et l'a ouvert sans difficulté.

Nous protestons. Il rectifie :

— « Après quelques difficultés ».

Le greffier me fait un signe désespéré. L'opinion du juge est faite depuis le commencement.

Alors j'essaie de contraindre l'enfant à se couper. Je lui montre dans le porte-monnaie un menu échantillon de fourrure qui s'y trouve je ne sais comment depuis longtemps, et dont personne n'a songé à parler dans les signalements qu'on a donnés.

�� �