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l'enfant qui s'accuse 885

— Laissez-le aller en avant. Ce n'est pas la peine qu'on le voie entre deux gendarmes.

On se décide à lui laisser prendre les devants. Le bri- gadier reprend :

— Oui, j'aurais voulu que vous entendiez cet inter- rogatoire. Ça vous aurait intéressé. Il faut du flair, vous savez, pour saisir le moment...

On est à l'étang. Julien longe la digue, nous conduit à l'endroit le plus profond :

— Là, dit-il.

— C'est là que tu l'as jeté ? A quelle distance ?

— J'sais pas... je n'ai pas regardé où il est tombé.

— Ça ne peut pas être loin, fait remarquer le gen- darme, autrement ces branches l'auraient arrêté. Montre- nous comment tu as fait.

— J'ai d'abord mis une pierre dedans. Etonné je lui demande :

— Une pierre de quelle taille ?

Il en ramasse une, plate, de cinq ou six centimètres de longueur ; en effet le porte-monnaie aurait pu en con- tenir une pareille.

— Une pierre comme ça.

L'idée de ce porte-monnaie gisant au fond de l'eau ne veut pas entrer dans la tête des gendarmes.

— Tu avais retiré l'argent ?

— Non, je l'ai jeté tel que.

— Pourquoi as-tu fait cela ?

— J'ai eu peur qu'on le trouve.

— Par où es-tu descendu vers l'étang ?

Il montre l'avenue, par où effectivement il pouvait descendre sans être vu ; et l'endroit de l'étang qu'il désigne

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