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DONOGOO-TONKA 867

têtes-là du côté de Commercial Road. J'en compte bien une douzaine, et leur équipage est importaient : plusieurs mulets, de volumineux bagages, deux chiens.

Tous semblent harassés et de méchante humeur.

Ils ont une discussion suprême dont il est facile de deviner le sens.

« A quoi bon chercher plus longtemps ? C'est une histoire stupide. Nous finirons par épuiser nos provisions et par crever de faim. Donogoo-Tonka ? Une fichue plai- santerie ! »

Les uns parlent de retourner à la côte. Mais un grand maigre donne son avis avec véhémence :

« Retourner ? Jamais de la vie. Nous sommes éreintés. Les bêtes aussi. Et puis, qu'est-ce que nous deviendrons, une fois là-bas ? Moi, je reste ici. En somme, l'endroit en vaut un autre. On verra bien... Il peut se produire un coup de veine... En tout cas, j'aime mieux pourrir ici que de refaire la route. »

L'épuisement de tous ajoute du poids à ses raisons. On adopte ce parti, quitte à tenter mieux, plus tard, quand on se sera reposé.

L'installation commence. On débâte les animaux. On dresse des tentes.

Certains, armés d'outils, coupent des branchages et éclarcissent la broussaille.

Le premier feu s'allume au centre du campement.

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Une rue de Montparnasse. Plusieurs camions de la Compagnie d'Orléans attendent le long du trottoir.

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