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^04 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��LA CRITIQUE D'ART ALLEMANDE.

« Par la ressemblance fondamentale (d'essence) de tout le ■particulier, cet absolu perd sa valeur individuelle, et le sous- humain sur -individuel c'est le « rien » indifférent, insensible, privé d'être, m petit, ni grand, ni triste, ni joyeux ; le supra- personnel veut ici communiquer dans la sur-humanité. Il n'y a ici ni volonté, ni but. L'arbre n'est pas une individualité séparable, dont la forme rendrait compte des lois de sa crois- sance — aussi peu que l'est le corps humain. Chaque expé- rience individuelle, chaque connaissance apparaît comme un leurre ; d'un bout à l'autre la vie semble se convertir en un désert, dans lequel subsiste comme unique objet (« das einzige Objektive ») ce néant insécable, où nous nous perdons, qui nous assimile, tout comme fait la mort. Ce n'est que par la négation de toute traduction, le retour à une contemplation dépourvue de tout désir, de tout instinct, que cette connais- sance trouvera sa forme. »

Si avisés que l'on soit en droit de supposer les lecteurs de la Nouvelle Revue Française je ne pense pas qu'il s'en trouve un seul assez sagace pour avoir deviné que cet étonnant passage — tiré d'un ouvrage illustré en deux volumes — a trait à de la peinture, bien plus, à un peintre précis. Cézanne et Hodler, introduction à la peinture contemporaine. L'auteur, mort à la guerre, était un Allemand du Sud, pro- fesseur et écrivain, et, comme tel, exerçant une influence considérable sur ses élèves « hommes et femmes », nous apprend le critique sensé de ce critique, qui continue ainsi : « Ce ton de spéculation enthousiaste, ces plaidoyers à l'aide d'une terminologie philosophique gonflée, cette ébriété

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