Page:NRF 13.djvu/725

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE DERNIER CAPITALISTE 717

��No I. — No 8.333. Kokuparki Wladimir ?

KOKUPARKI. — Oui. Né à Santa Fé de Bogota, en 1900, de la république polonaise décentralisée molé- culaire.

No I. — Je m'en fous. Profession sous l'ancien régime ?

KOKUPARKI. — Agent de liaison entre la peinture et la musique. Inventeur du tableau phonographique.

No I. — Bon. Je m'en fous. Vous êtes accusé par l'an- drogyne André-Andrée, rue 30, no 3, centre 4, d'avoir tenu des propos « faillitistes ».

KOKUPARKI. — Par exemple !

No I. — Dans une coopérative de lettres vous avez élucubré une conférence où vous annonciez traîtreuse- ment la déconfiture prochaine de la Révolution.

KOKUPARKI. — Je ne me suis hasardé à aucune allusion politique dans cette conférence qui traitait de a la Genèse du Génie ».

No I, qui farfouille dans le dossier 8.333, bondissant. — Ah ! vous trouvez que votre topo n'était pas poli- tique ! Je lis dans la sténographie :

« Un homme naît avec du génie. Et le voilà prince parmi les hommes. Il se range dans cette élite des privilégiés... »

Ce n'est pas poHtique, ça ? Ça n'est pas une théorie sociale ? Ce ne sont pas des idées subversives, peut-être ? Ça n'est pas du capitalisme béat ?

KOKUPARKI. — Mais, pardon, camarade juré...

No I. — Ne m'appelez pas camarade. Est-ce que je vous appelle « monsieur », moi ?

KOKUPARKI. — Pardon... mais pardon... heu... le

�� �