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54^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Il y a un piano sous les arbres tout entouré de mouches à feu et un monsieur à grosses moustaches, le cigare à la bouche, qui fait do naturel dessus avec un doigt aussi long qu'une canne.

Il y a sur la place au-dessous, toute une bande de mules dansantes et sonnaillantes, toutes garnies de manteaux, de paniers, de lanternes et d'escopettes, pour les amis qui sont venus nous voir de la campagne.

Et il y avait im vieux fou tout à l'heure du haut du « bosco » qui regardait sa Rome pour la dernière fois,

La ville aux cent dômes, dans l'obscurité avec une seule place rougeoyante comme un feu de bivouac,

D'où sortait le bout d'une colonne antique surmontée de la statue d'un Apôtre !

LADY U. — Prince, toutes les maisons de Rome seront les vôtres.

LE PRINCE. — Merci, Capitole ! Que je vous embrasse pour cette bonne parole !

// ôte sa barbe, et, V ayant accro- chée à une branche, fait le geste d'embrasser sa voisine.

LADY U, riant. — Prince, je vous en prie ! Behave yourself, sir !

COUFONTAINE. — Que devient le Tibre sans sa barbe ?

SICHEL. — Il a profité de sa fausse barbe pour raser la vraie. Prince, mais que vous êtes drôle ainsi !

Quelle bouche bonne et sensuelle, fraîche comme celle d'un enfant ! Il a cette longue lèvre supérieure d'un homme qui est fait pour jouer de la clarinette.

LADY U. — Mais je vous reconnais, Prince ! Oui,

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