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LE PÈRE HUMILIÉ ^ 545

ORIAN. — Je reste.

LE PRINCE. — Merci, Orso. Donne-moi ces dernières heures, mon petit.

Demain il n'y aura plus de villa Wronsky et de Prince Doublevé.

C'est demain que l'on me saisit et j'ai invité toute la Ville à passer la nuit avec moi et à attendre le moment où paraîtra avec le soleil le funeste mandataire de la Loi, escorté de ses satellites !

Tout ce qu'il y a à Rome de Français, d'Américains, d'Anglais, de Sc5^hes et de Sarmates parmi les authen- tiques fils de la Louve,

Les gens du Vatican et ceux du roi Galant-homme,

Tout cela à l'abri des masques est chez le vieux Prince cette nuit et de sa maison et de son jardin ne fait qu'un seul feu de joie !

Tout est plein d'intrigues, d'amours, de conspirations, de musique et d'éclats de rire !

De longs aveux que les belles rêveusement, autour du doigt, se roulent comme des rubans de satin et de grands secrets impromptus qui partent comme des coups de pistolet !

Il y a un punch qui brûle tout seul dans ma salle à manger.

Il y a une fusée qui monte au ciel, il y a un luth qu'on accorde quelque part.

Il y a un amant et sa maîtresse dans l'endroit où l'on fait les couteaux, qui ont juré de se séparer éternellement et qui pleurent toutes les larmes de leur corps !

(Et tous les domestiques l'un après l'autre dix fois de suite qui ouvrent la porte et la referment précipitamment .)

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